Toits des cases en təməzala chez les Podoko
C’est un travail plutôt ingénieux. Dans une région où les populations sont pauvres, il n’est pas aisé de se construire une maison et de faire la toiture en tôle. Mais le génie des habitants leur permet de contourner ce manque. Les populations font usage de moyens dont elles disposent pour rendre leur abri attrayant. Les toits sont faits en pailles (kwatsapa en langue locale) ou par la partie supérieure des tiges de mil (təməzala en langue locale).
Au-delà de parachever la maison et de la donner une dimension artistique, il y a là une portée communautaire. Toutes les couches sociales sont impliquées dans le processus. Les təməzala sont spécialement réservées après les récoltes pour les toitures. Ils sont nettoyés et débarrassés des feuilles par les femmes. On parle de sli təməzala. Les hommes se charge ensuite d’en faire des tas de rouleaux. On parle de bi təməzala. Le matériau est alors prêt pour être porté au sommet de la case et parachever la construction. On voit bien là la concrétisation de la division du travail social.
Pour une case, il faut en moyen entre dix (10) et treize (13) rouleau de təməzala. Certaines cases paternelles peuvent en avoir plus. Il y en a même qui en compte plus de cinquante. C’est surtout le cas des cases principales des concessions, appelées en langue locale gɨcɨkə gɨɓe
Photos : des jeunes hommes refont la toiture des cases à l’aide des hauteurs de tige de mil. Photos prise à Godigong (Mora) chez les Podoko, avril 2018.
Durant l’opération de réalisation de la toiture, les anciens rouleaux sont totalement ou partiellement enlevés. Les jeunes gens se mettent alors au travail pour refaire la toiture. L’opération peut prendre une ou deux heures en fonction du nombre de personnes engagées. Les plus expérimentées peuvent le faire en moins d’une heure. Une chose est sûre : la participation à la chaine de réalisation est un passage presque obligatoire à tout le monde, selon son genre et son âge.
Abelegue Aliance Fidèle